L'écureuil

Si un seul animal devait résumer la forêt, ce serait lui : queue en panache, pinceaux de poils au bout des oreilles, l’écureuil est un voltigeur des forêts. Rien ne lui fait peur : il peut grimper le long d’un tronc, sauter dans les branches et redescendre à la verticale, la tête en bas. Même s’il est bien présent dans nos forêts, il sait rester discret. Souvent, seuls les restes de ses repas trahissent sa présence dans le sous-bois forestier : des tas d’écailles de cônes d’épicéa ou des pives négligemment rongées qui se retrouvent tout effilochées. Un œil averti saura même reconnaître si l’écureuil est droitier ou gaucher!

L’écureuil se distingue par sa queue en panache qui, comme tout son pelage en général, peut être de couleur rousse ou brune-noire. Peu importe sa teinte, son ventre est toujours blanc. On trouve plus d’écureuils roux en plaine, alors qu’en montagne la plupart des écureuils montrent une robe foncée, même si ces deux types peuvent coexister. La queue de l’écureuil lui sert avant tout de balancier lors de ses acrobaties aériennes. Lors des périodes froides, il s’en sert aussi comme d’une grosse couverture pour se tenir chaud. Les oreilles de l’écureuil sont surmontées de pinceaux de poils : comme pour le lynx, ces poils le protègent du froid.

L'écureuil n'hiberne pas à la saison froide et doit donc constituer des réserves afin d’avoir suffisamment à manger en hiver. En automne, il consacre une grande partie de son temps à cacher des graines d’épicéas, des noisettes et même des champignons séchés derrière une souche, dans un arbre mort ou sous des mousses. Mais attention, toutes ses réserves ne se retrouvent pas dans le même panier ! L’écureuil répartit ses cachettes qui abritent des milliers de graines et de fruits, un peu partout sur son territoire. Il cherche à éviter le vol d’un congénère ou celui d’un mulot qui viendrait croquer ses réserves.

En hiver, pour retrouver sa nourriture, l’écureuil peut se fier à son incroyable mémoire spatiale grâce à une partie de son cerveau particulièrement développée, l’hippocampe. La mémorisation des cachettes s’opère grâce à des repères visuels, notamment la distance par rapport aux arbres. Malgré tout, sa mémoire lui joue parfois des tours et il ne retrouve pas forcément toutes ses réserves. L’écureuil contribue ainsi à la dissémination des graines et au rajeunissement des forêts : les graines qu’il oublie germent et deviendront un jour des arbres, parfois pluricentenaires!

L’écureuil est un mammifère et la femelle allaite donc ses petits. Après une période de gestation d’environ 40 jours, elle met bas le plus souvent entre trois et quatre jeunes qu’elle va nourrir de lait maternel pendant près de deux mois. Il peut y avoir deux portées par année, au printemps et en été.

Pour grimper le long des troncs ou s’élancer de branches en branches, l’écureuil utilise ses pattes pourvues de longs doigts qui lui permettent de s’accrocher également aux petites branches. Ses pattes arrière comptent cinq doigts alors que ses pattes avant n’en ont que quatre : équipées de griffes puissantes, elles lui permettent de s’accrocher fermement aux troncs et aux branches.  Avec de tels outils, l’écureuil peut non seulement escalader les arbres ou les descendre, la tête en bas, avec vitesse et agilité, mais également agripper les pives pour les décortiquer patiemment à l’aide de ses incisives.

L’écureuil fait partie de l’ordre des rongeurs qui se distinguent par leurs dents de devant très développées; les incisives. Ces deux dents poussent en continu et sont pourvues d’une couche extérieure en émail très solide. Leur forme en biseau leur donne un très bon tranchant, comme un ciseau à bois. Avec ses dents, l’écureuil peut décortiquer sans peine les pives d’épicéa pour se nourrir de leurs graines, ouvrir des noisettes, ou couper de petites branches pour faire son nid.