Les catastrophes naturelles en forêt

Nous sommes le 26 décembre 1999. Un vent d’une violence inouïe souffle pendant des heures. La forêt résiste mais finit par s’effondrer. Je vole tant bien que mal pour me mettre à l’abri, au pied d’un grand arbre bien costaud. Le lendemain, il ne reste presque plus rien de mon coin de forêt. Quel malheur ! La tempête « Lothar » a tout ravagé.

Peu après, les équipes forestières ont déblayé les troncs enchevêtrés sur une surface de 2 hectares : c’est presque aussi grand que trois terrains de football ! Ensuite, ils ont semé des glands de chêne en vue de régénérer la forêt. En oubliant certaines de mes réserves de glands dans mes cachettes pour me nourrir l’hiver, on peut dire que j’ai un peu participé à cette action. Au printemps, ces graines donnent naissance à de jeunes pousses de chêne. Admirez le travail autour de vous !

Mais encore...

Relation hommes et forêts

Pendant des millénaires, l’homme a vécu totalement intégré à son environnement, faisant partie de l’écosystème terrestre, participant à sa lente évolution en parfaite harmonie. Son emprise sur le milieu naturel s’est progressivement accentuée jusqu’à en devenir problématique. Un premier point de bascule peut être identifié à la suite de défrichements massifs des forêts au bénéfice de terres cultivables, de la production d’énergie et de bois de construction. Ce processus s’accélère et s’emballe aux 19ème et 20ème siècles pour le développement de l’industrie. Notre contribution pacifique et harmonieuse à l’évolution durable de l’écosystème est terminée, nous sommes désormais devenus des perturbateurs de l’environnement.

Dans ce contexte, il est urgent de revenir vers une empreinte sociétale plus durable afin de permettre notamment à l’arbre et à la forêt de continuer à offrir leurs services écosystémiques nécessaires à notre bien-être sur terre.

Sensibilité de la forêt face aux tempêtes

Les plantations à grande échelle produisent des forêts équiennes, donc du même âge, présentant une structure uniforme permettant de fournir rationnellement en billons "calibrés" les industries du bois. Ces massifs forestiers sont moins résistants aux tempêtes. En effet, les peuplements réguliers résistent un certain temps aux assauts du vent mais lorsqu’ils cèdent, un effet domino est observé dévastant de larges étendues. Les forêts naturelles présentent une forme plus variée, composées d’arbres de grande et de petite tailles aux essences diverses. Ce riche mélange et cette structure plus fine permettent de mieux absorber et répartir les bourrasques. Malgré cela, certains arbres ne résisteront pas, mais les dégâts seront alors disséminés et moindres. Il est intéressant de relever que lors de maladies, une forêt monospécifique est très vulnérable alors qu’en mélange le risque de propagation du pathogène est fortement réduit.